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Fabien Vincent Posts

Rsyslog : Dériver les messages syslog dans un fichier particulier

Depuis pas mal de temps, je me casse les dents sur la dérivation des logs envoyés au démon rsyslog, utilisés pas défaut dans Ubuntu. En effet, j’ai installé un tvheadend sur mon serveur / media center pour avoir à la TV dans tous mes XBMC/Kodi, et le mode debug est un peu trop verbeux à mon goût.

La configuration de base de rsyslog est fait par défaut dans “/etc/rsyslog.d/50-default.conf”. Pour qu’un fichier particulier soit traité en premier, comme dans Apache, il faut en créer un nouveau.

Par exemple, j’ai créer les fichiers suivants :

[19:54 user@home ~] > ll /etc/rsyslog.d/*
-rw-r--r-- 1 root root  483 Apr  9 21:40 /etc/rsyslog.d/10-tvheadend.conf
-rw-r--r-- 1 root root  465 Apr  9 21:40 /etc/rsyslog.d/11-dhcpd.conf
-rw-r--r-- 1 root root  469 Apr  9 21:50 /etc/rsyslog.d/12-postfix.conf
-rw-r--r-- 1 root root  311 Mar 17  2012 /etc/rsyslog.d/20-ufw.conf
-rw-r--r-- 1 root root 1.7K Apr  9 21:52 /etc/rsyslog.d/50-default.conf

Ces fichiers contiennent les dérivations suivantes :

[19:54 user@home ~] > cat /etc/rsyslog.d/10-tvheadend.conf
# Put tvheadend log in a specific log file
if $programname == 'tvheadend' then /var/log/tvheadend/tvheadend.log
& stop

[19:54 user@home ~] > cat /etc/rsyslog.d/11-dhcpd.conf
# Put isc-dhcpd-server log in a specific log file
if $programname == 'tvheadend' then /var/log/dhpcd.log
& stop

[19:54 user@home ~] > cat /etc/rsyslog.d/12-postfix.conf
# Put postfix log in a specific log file
if $programname == 'tvheadend' then /var/log/postfix.log
& stop

Il faut ensuite simplement reloader/restarter le service rsyslog pour prendre en compte ces changements, et vérifiez que vos fichiers sont bien crées (il peut subsister des problèmes de droits, surtout lorsque vous avez créer un dossier spécifique comme dans le cas de tvheadend).

A noter qu’il existe beaucoup d’options pour filtrer par programname, severity, ou de manière plus puissante par regex. Dans le cas ou vous souhaiteriez faire ceci, RFTM !

Ensuite, il ne faut oublier de configurer la rotation des logs (dans mon cas, j’ajoute un restart du process, car je n’ai pas de ‘status‘ pour le démon tvheadend dans mon init.d) :

[20:05 user@home ~] > cat /etc/logrotate.d/tvheadend
/var/log/tvheadend/*.log {
        daily
        missingok
        rotate 7
        compress
        delaycompress
        notifempty
        create 640 syslog adm
        sharedscripts
        postrotate
                /etc/init.d/tvheadend restart
        endscript
}

Puis forcer la rotation (-f) ou débuguer (-d)

[20:09 user@home ~] > sudo logrotate -d /etc/logrotate.conf
reading config file /etc/logrotate.conf
[...]
reading config file tvheadend
[...]

rotating pattern: /var/log/tvheadend/*.log  after 1 days (7 rotations)
empty log files are not rotated, old logs are removed
switching euid to 0 and egid to 104
considering log /var/log/tvheadend/tvheadend.log
  log does not need rotating
not running postrotate script, since no logs were rotated
switching euid to 0 and egid to 0

Vous trouvez alors la rotation des logs :

[20:11 user@home ~] > ll /var/log/tvheadend/
 
-rw-r----- 1 syslog adm  12K Apr 11 20:11 tvheadend.log
-rw-r----- 1 syslog adm  48K Apr 11 09:50 tvheadend.log.1

Bon amusement !

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Passer de Cisco IOS à IOS-XR, une nouvelle façon de penser !

Pour industrialiser des nouveaux équipements ASR 99xx sous Cisco IOS-XR, j’ai écrit un script pour convertir rapidement la configuration des interfaces L3 IPv4 / IPv6, l’IGP OSPF/OSPFv3 et ses costs, ainsi que le routage BGP depuis une configuration de Cisco 6K sous IOS. Ceci afin principalement d’éviter les erreurs de ctrl+c / ctrl+v (ou l ‘effet PEBKAC) .

La majorité des changements est facile à appréhender entre IOS et IOS-XR, même si parfois les choix technologiques entrainent de changer sa manière de corréler la technique réseau et la configuration des équipements. Exemple : la MTU n’est plus considérée au niveau 3 sur un IOS-XR, mais comme la MTU niveau 2, voir ASR9000/XR: Understanding MTU calculations ou
MTU Behavior on Cisco IOS XR and Cisco IOS Routers).

Mais le changement majeur de IOS-XR, c’est l’arrivée des route-policies. Pour ceux qui ont l’habitude des SUP720 /  SUP2T, lorsque l’on configure une session BGP, on configure 3 éléments communs en IN / OUT :

  • filter-list [AS_PATH] (in|out) : On configure ici la liste des AS / AS_PATH BGP autorisés ou interdits en in et out
  • prefix-list [PFX_LIST] (in|out) : On configure ici la liste des préfixes annoncés ou interdits en in et out
  • route-map [ROUTEMAP] (in|out) : On configure ici la route-map in et out qui permettra de modifier les attributs BGP, les next-hop …. Tout un ensemble d’éléments nécessaires pour maitriser la répartition de trafic, les commits en fonction des transitaires, l’acceptation des default routes ou de la DFZ, etc ….

Sur Cisco IOS-XR, plus besoin de lire 1000 lignes éparpillées dans la configuration pour comprendre la logique de tel ou tel neighbor BGP ! On peut avoir le tableau d’équivalences suivant:

Cisco IOS Cisco IOS-XR
Sets d’AS Paths ip as-path access-list as-path-set
Sets de préfixes ip prefix-list prefix-set
Configuration neighbor BGP filter-list
prefix-list
route-map
route-policy

 

Désormais, les annonces, les filtres et la modification des attributs BGP se réalisent dans un seul et même endroit : la route-policy.

Ces route-policies sont un peu déroutantes au début, car il fait penser à tout. Plus possible de changer les annonces avec la modification rapide d’un prefix-list en out avec un clear ip bgp soft.

La logique de ces routes policies est beaucoup plus “programmatique” qu’avant :

  • Par défaut, on interdit tout (deny / drop implicite). Il n’y a donc plus de deny non plus dans les prefix-set ou les as-path-set, car il faut utiliser le mot clé “not” avant un test.
  • Les conditions sont faites par des conditions “if  then” > “elseif then” > “else” > “endif”, comme en bash. L’ordre des conditions remplace les numéros de séquences bien connues des route-maps.
  • L’exécution d’une route-policy se fait à l’aide d’un “ticket” qui peut changer de valeur en fonction des conditions :
    • mot clé “PASS” : L’exécution continue et on autorise, tant que le reste de la RPL ne drop pas (le deny implicite ne s’applique pas)
    • mot clé “SET” : Même usage que “PASS”, mais on ajoute la modification des attributs BGP
    • mot clé “DONE” : L’exécution s’arrête avec un “PASS”
    • mot clé “DROP”: L’exécution s’arrête avec un deny explicite.

Exemple simple et stupide !

route-policy example
    # On autorise les AS_PATH dans allowed-ases
    # On évite la default route dans default-route
    if (as-path in allowed-ases and not destination in default-route) then
         pass
    # On set le local-pref à 20 si on tombe sur la default-route
    elseif (destination in default-route) then
         set local-preference 20
    # Sinon on laisse passer le reste avec un local-preference a 10
    else 
         set local-preference 10
    endif
# Ici, on a un drop implicite, d'où le dernier set
end-policy

On peut aussi faire un appel à des routes-policies de manière imbriqué, en passant des variables :

route-policy set_localpref($pref)
  set local-pref $pref
end-policy

Dans la route-policy précédente, il nous suffit donc de faire

    else 
         apply set_localpref(10)
    endif

L’exemple ci-dessus n’est pas forcément le plus intelligent, mais en élargissant à des exemples concrets, on prend conscience de la puissance des route-policies sous IOS-XR. Il est même possible à priori d’appeler une route-policy avec un argument dans la configuration d’un neighbor BGP.

Cette nouvelle manière de penser / écrire les optimisations et actions sur le routage est très percutante, même si le changement est difficile à appréhender et nécessite de la réflexion.

En effet, dans la réalisation de mon script de migration, j’ai pu convertir les as-path access-list, les prefix-list, et les route-maps, mais le nombre de combinaisons possibles pour les neighbors BGP m’a empêcher d’automatiser leur conversion de manière simple. Le changement dans l’application des paramètres de configuration du neighbor BGP nécessite une revue complète et manuelle des paramètres de configuration du neighbor BGP.

Pour en savoir plus, je vous engage à lire ce très bon article sur le supportforums cisco, qui m’a permis de démarrer et automatiser la conversion des routes-maps : ASR9000/XR: Understanding and using RPL (Route Policy Language)

De nombreux articles sont disponibles sur le net, et la pratique vaut forcément mieux que l’exemple.

Bon courage à ceux qui doivent migrer des milliers de lignes à la main 😉

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Laverna, une application web de Notes

En cherchant une application pour auto-héberger mes notes et remplacer EverNote, j’ai été séduit par l’application Laverna.

Les fonctionnalités qui m’ont attirées sont les suivantes :

  • Gérer vos notes, même lorsque vous êtes déconnecté
  • Cryptage sécurisé côté client (AES)
  • Possibilité de synchroniser avec DropBox – ce que je ne ferais pas bien entendu 🙂
  • Boutons de contrôle WYSIWYG
  • Coloration syntaxique 
  • Raccourcis clavier

Pour une démonstration : https://laverna.cc/

Pour l’installation, il suffit de faire un git clone du repository dans un Virtual Host sécurisé : https://github.com/Laverna/laverna

Bref, une application web de plus auto-hébergée !

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Perfect Forward Secrecy pour Postfix/Dovecot

Après mon article sur PFS pour Apache, j’ai mis également en place PFS sur mon serveur de messagerie Postfix/Dovecot, le client K9-Mail pour Android supportant désormais des versions plus récentes de TLS, TLSv1.1 et v1.2.

Voici ici quelques éléments pour réaliser cette configuration et augmenter la sécurisation des flux chiffrés.

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Perfect Forward Secrecy pour Apache

Lors de l’utilisation d’un protocole comme SSL/TLS pour le chiffrement et la sécurisation des données sur des réseaux non sûrs, il est important de garantir la confidentialité totale des communications, même en cas de capture du trafic chiffré.

TLS n’est en effet pas un protocole unique, mais une multitude de briques permettant la sécurisation des échanges, grâce à :

  • L’authentification du serveur (et optionnellement du client). On utilise en général un certificat x509v3 délivré par une autorité de certification.
  • La confidentialité des données, en utilisant les suites de chiffrement disponibles dans les CipherSpecs.
  • L’intégrité des donnés, en utilisant des fonctions de hachage disponibles dans les CipherSpecs.

Un des problèmes de TLS est que pour que cela fonctionne, il faut bien un clé master symétrique définie dans l’étape client key exchange. Heureusement, celle-ci est chiffrée par la clé publique du certificat serveur, empêchant sa lecture par un tiers autre que le serveur.

Un des problèmes est que si l’on récupère la clé master et la clé privée du serveur, même à postériori, il est techniquement possible (même si cela n’est pas à la porté de quiconque !) de déchiffrer l’ensemble d’une capture du trafic par exemple. On perd ainsi la confidentialité des données transmises, ce qui n’est pas acceptable pour un protocole de sécurisation de données. Quand on connait les impacts potentiels de la faille HeartBleed, on se rend compte que l’obtention de la clé privée est possible (même si encore une fois, cela reste une attaque très complexe et non garantie, cela reste possible et envisageable).

Afin d’éviter cela, nous allons utiliser la propriété Perfect Forward Secrecy, qui va faire appel à des suites de chiffrement basées sur les échanges de clé DH (au lieu de RSA) qui ne sont pas faillibles (en théorie) à ce principe, car les clés échangées sont éphémères et signées. Cette propriété permet d’éviter le déchiffrement à postériori d’une capture, même en possession de la clé privée du serveur. Attention, ceci est vrai si le groupe DH est suffisamment grand et valide, et uniquement sur des communications antérieures à l’obtention de la clé privée.

Il est possible de renforcer ce mécanisme de Perfect Forward Secrecy en utilisant la cryptographie basée sur des courbes elliptiques (ECDHE pour l’échange de clés éphémères, et ECDSA pour l’authentification du serveur), réputée plus sûre que la cryptographie par factorisation.

Par exemple, sur le logiciel Apache, on peut utiliser les CipherSuites suivantes pour renforcer la sécurité de nos échanges basés sur TLS :

# Activation du mod_ssl dans Apache
SSLEngine on

# On désactive SSLv2 et SSLv3 pour n'utiliser que TLS v1.x
SSLProtocol all -SSLv2 -SSLv3

# Au lieu de préférer les suites du client (mécanisme par défaut), on privilégie les suites proposées par le serveur
SSLHonorCipherOrder on

# On propose les suites avec ECDHE, ECDSA uniquement pour PFS
SSLCipherSuite "EECDH+ECDSA+AESGCM EECDH+aRSA+AESGCM EECDH+ECDSA+SHA384 EECDH+ECDSA+SHA256 EECDH+aRSA+SHA384 EECDH+aRSA+SHA256 EECDH+aRSA+RC4 EECDH EDH+aRSA RC4 !aNULL !eNULL !LOW !3DES !MD5 !EXP !PSK !SRP !DSS !RC4"
 
# On autorise les clients non compatibles SNI à accéder à ce vhost
SSLStrictSNIVHostCheck on

# Certificat, clé et chîne de certification
SSLCertificateFile      /etc/ssl/certs/cert_beufa.net.cert
SSLCertificateKeyFile   /etc/ssl/private/cert_beufa.net.key
SSLCertificateChainFile /etc/ssl/certs/CAcert_chain.pem

Ces options sont bien sûr à activer avec précaution en cas de forte charge sur vos serveurs Apache. En effet, la baisse de performances liées à l’usage de la propriété Perfect Forward Secrecy entraîne des baisses de performances importantes, de l’ordre de 15% à 20% en fonction de la longueur des clés et CipherSpecs utilisés.

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